MAUVAISE PIOCHE
Après un réveil matinal, et un biberon inachevé nous sommes restées un long moment côte à côte, au chaud sous la grosse couette. Plus un bruit, plus un mouvement, seules nos deux respirations en cadences nous ont bercé jusqu'à l'assoupissement. Un bon repos qui tombait à pic.
C'est en pleine forme toutes les deux lorsque nous avons ouvert les yeux, le soleil jouait déjà avec les trous des volets, comme pour nous signaler qu'il était bien là aujourd'hui.
Plus une minute à perdre !!!
Poussinette toujours partante pour la balade, acceptait de m'accompagner au marché. J'avais envie de me beigner dans l'ambiance de Noël, avec des étals colorés et différents de ceux des autres vendredis. Je me voyais revenir avec quelques petits paquets de douceurs et de plaisirs...
Le grand parking du village était archi plein, j'étais encore plus impatiente d'y trouver une place, pour me rendre au centre du village, en me disant que ça devait en valoir la peine.
Nous avons sillonné les rues, emmitouflées jusqu'au menton d'un pas presque rapide parce que la température ne nous incitait pas à lambiner. J'ai croisé beaucoup des vendeurs habituels, certains même se plaignant du calme et de la tristesse de leurs ventes. Toujours les mêmes, essayaient en vain de convaincre les badauds de l'utilité et de l'efficacité de leurs produits.
J'ai voulu me laisser tenter par des figues à la ficelle et des dattes medjoul qui sont toutes les deux au top de la qualité, mais la vendeuse prennait tout son temps, s'arrêtait pour ranger toute sa monnaie... et patati et patata... et... je suis partie... les mains dans mes poches, sans rien. J'avais froid et pas enie d'attendre dans ce couloir de courant d'air glacial.
Nous sommes rentrées bredouilles avec notre baguette de pain sous le bras.
