Bouts de Nous

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DEGOULINADES

 

Nous avons avalés les kilomètres, calés dans nos sièges moelleux, qui au fur et a mesure semblaient pour nos fesses presque durs. La première heure est toujours la plus facile. La seconde devient délicate. La dernière est longue, longue, longue...

Heureusement Poussinette est bercée par le bruit du moteur et celui de la pluie sur les vitres de la voiture, qui dégoulinent non stop. A l'arrivée, peine le moteur coupé, pil poil, elle se réveille et nous annonce la fin du voyage par un "Voilààà" encore tout endormi.

 

Là, déjà, papy et mamie sont sortis, faisant le tour de la voiture. Ils nous disent bonjour, et vite, vite, ils se faufilent entre nous pour appercevoir "l'objet de comble" : Poussinette. Ils voudraient déjà la prendre dans leur bras, la serrer, se la cajoler, la respirer, la toucher, l'embrasser, la prendre et l'emmener. Ca dégouline d'amour, d'affection, et rien plus ne compte. Je commence a sentir mon coeur s'activer, et ma respiration devenir plus rapide. Mes mains tremblottent... Nous y sommes !! L'épreuve commence à peine, elle se terminera demain lorsque je déposerai à nouveau mes fesses dans le siège de la voiture ; il me semblera moelleux, agréable, presque réconfortant.

 

Le respect de Poussinette qui prefère, pour commencer, les bras connus de sa maman avant de s'aventurer dans cette maison peu connue, n'est pas tenu bien longtemps. Rapidement, cette mamie étouffée par son envie de lui sauter dessus, ne peut s'empêcher d'utiliser les jouets pour l'emmener hors de la pièce, et lui voler le bisou et l'approche que Poussinette avait refusé jusque là. Je suis assise dans le fauteui et j'observe, je suis agacée de cette manipulation. Elle s'explique, je peux la comprendre, mais je ne l'accepte pas. Je commence a être habitué à ces faits depuis bientôt 2 ans, je laisse souvent faire sans rien dire. Mais j'ai du mal et suis heurtée à chaque fois.

Vient ensuite la dégoulinante "gagatitude", pour décrocher un sourire, et créer la complicité. Un seul but : remplir ce vide, ce gouffre, ce manque, et tout faire pour susciter la demande naissante de Poussinette. Il y a aussi cette lourde tentative, récurente d'ailleurs pour tenter de forger Poussinette à l'idée qu'elle doit solliciter ses parents pour voir et téléphoner à Papy et mamie. Ca aussi pour moi, c'est de la manipulation et ça me contrarie, un peu ou plutot beaucoup.

Je déteste ça, et j'en arrive parfois à ne plus faire la part des choses, même si ça me rend triste, mais c'est malgré moi.

 

Vous comprenez peut-être pourquoi, ces visites sont pour moi un devoir et non pas un plaisir.

 



11/10/2010
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